Né à Coloumby (Pas-de-Calais), le 15 avril 1765 et marié le 13 mars 1796 à Hazebrouck (Nord) avec Caroline Rondeel, mon aïeul Jean Baptiste Anniéré allait rencontrer une fin tragique après s’être installé à Morbecque (Nord) avec sa famille.
En lieu et place du traditionnel acte de décès dressé en Mairie, quelle ne fût pas ma surprise de découvrir un compte rendu du sieur Kock, officier de santé et médecin légiste, prévenu par le fermier Vermelle !
Le 29 août 1816, à 51 ans, père de cinq enfants, il allait succomber à ses blessures après avoir été blessé à l’arme à feu. L’acte ci-dessous retrace les conditions de son assassinat et la macabre découverte de son cadavre :
« Un homme [gisait] étendu par terre à un mètre et demi de la barrière du dit Vermelle, baigné dans son sang, habillé [d’une] veste de drap bleu, [d’un] gilet rouge, [d’une] culotte de toile grise, [d’un] bas de laine bleue et [d’un] chapeau rond, dont les bords furent coupés, que nous avons reconnu être le corps de Jean Baptiste Anniéré, journalier, demeurant en cette commune, homme marié et surchargé de cinq enfants mineurs. L’ayant fait visité pour connaître la cause de la mort par les sieur Kock susdit, il nous a déclaré sous serment avoir trouvé une plaie ronde à peu près à la partie supérieure de l’os des ilex du côté droit avec fracture du dit os faite par une arme à feu, pénétrant jusque dans le bas ventre avec épanchement de sang tout à l’extérieur de la cavité de l’abdomen, cause de la mort. »
On ne peut s’empêcher de songer au dormeur du val :
« Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. » Arthur Rimbaud

