Le 30 avril 1754, à Aschères-le-Marché (Loiret), sonnait le glas de la cloche funèbre de l’Église du village. Mais c’était une renaissance, après une longue et riche vie, bien avant le temps de obsolescence programmé et du tout jetable.
Un acte surprenant, que l’on peut retrouver entre les actes de baptêmes, de mariages et de sépultures, si l’on y prête une attention particulière, témoigne de ce moment particulier de la vie spirituel de cette petite communauté.
On apprend que la cloche du Glas, avait été fondue en 1050 et qu’elle avait sonné et accompagné l’âme des défunts durant près de 704 années. Le curé possède alors encore des lettres, écrite en écriture gothique, qui prouvent sa longévité.
Les forgerons choisis pour fondre la vieille cloche, les dénommés Nicolas , Michel, et Joseph Thouvenot, viennent alors du Duché de Lorraine qui, à cette époque, s’étend des Vosges à la Sarre actuelle en passant par la Meurthe, la Moselle et la Meuse. Au bas mot, il ont parcouru près de 400 kilomètres pour honorer sa commande. C’est une mission que l’on ne peux pas confier à n’importe qui et l’on prend alors des artisans qualifiés et réputés.
Pour la somme de 100 livres (environ 1100 euros de nos jours), les forgerons s’acquittent de la main d’œuvre et fournissent le matériel nécessaire en sus de la refonte.
Le jour de la Pentecôte, le 4 juin de la même année, Edmé de la Gennevie, curé de la paroisse, bénit la nouvelle cloche et la baptise Marguerite en hommage à Marguerite Rocheron d’Amoy, épouse de Charles Debeaucleve, seigneur d’Aschères-le-Marché.
Notons que si la cloche prend le nom de la Dame d’Aschères, ce sont les habitants de la paroisse qui ont payés la cloche d’après ce que stipule le curé. On ne sait pas à quelle hauteur à participer la famille d’aristocrate ou même si c’est le cas…
