Marguerite Bouty dite Catherine, Anne ou encore Gabrielle, fille de Jean Bouty et de Gabrielle Roudaud, est née le 7 novembre 1853, à Busserolles (Dordogne). Elle se mariera trois fois et mènera une double vie en usurpant l’identité de sa sœur défunte…
Lors de son premier mariage, avec Martial Calandreau, célébré le 08 mai 1871 à Busseroles, elle déclare être né le 2 novembre 1850 et s’appelait Catherine.
Cela soulève un problème de taille : il y a bien une Catherine Bouty née à cette date en cette commune, elle aussi fille de Jean Bouty et de Gabrielle Roudaud, mais celle-ci est morte à 19 mois, le 09 juin 1852 au même lieu.
Lors de ce premier mariage est présent un certain Pierre Bouty, né vers 1843, sûrement son frère. C’est la dernière fois qu’un membre de sa famille est témoin à un de ces mariages.
Plus tard, sur l’acte de naissance de leur fille Marie, elle se fait appeler Anne.



Seulement 7 mois après son premier mariage, le 8 novembre 1871, alors qu’elle est encore mariée avec Martial Calandreau, elle s’unit avec un certain François Laville. Le mariage est célébré à Abjat-sur-Bandiat (Dordogne), à 17km de Busseroles.
Elle donne alors sa vraie date de naissance. Dans l’intervalle entre ses deux mariages, sa mère est décédée. Son père, alors âgé de 53 ans (et qui décédera à 55 ans) est-il diminué et inconscient de la situation ?




Enfin elle célèbre son troisième mariage, avec André Saumon, veuf de Marguerite Vergnaud, le 24 juin 1902, à Piégut-Pluviers (Dordogne), une commune située à 11 kilomètres de Busseroles. Martial Calandreau, son premier mari, est toujours vivant et ils n’ont pas divorcés.
Il est noté qu’elle est veuve de François Laville, effectivement décédé à Abjat-sur-Bandiat, le 12/06/1901.
Comme lors de son mariage avec Martial Calandreau, elle indique à nouveau la date de naissance de sa sœur défunte.




Lorsque Martial décède, le 3 juin 1921, elle se fait alors appeler Gabrielle.
On perd ensuite sa trace et nul ne sait comment Marguerite Bouty a réussi à conjuguer ces multiples vies sans que n’éclate un scandale.