Joseph Launay, né vers 1833, à Vimarcé (Mayenne), fut orphelin à l’âge de 7 ans.
A l’âge de 23 ans, il est domestique et se marie à Perrine Moreau, une journalière de trois ans sa cadette. Ils vivent alors à Brée (Mayenne) mais le couple, suivant le travail disponible, connaîtra de nombreux déménagements intra-départementaux, notamment à Montsûrs, Deux-Évailles et Saint-Christophe-du-Luat.








Le métier de journalier désigne, en milieu rural, par opposition à celui de propriétaire, un paysan qui ne possède pas sa terre et loue sa force de travail à un paysans plus aisé.
Le 07/07/1875, alors âgé de 41 ans et père de huit enfants, il est condamné par la cour d’assise de la Mayenne, située à Laval, pour viol et attentat à la pudeur. Il doit purger une peine de travaux forcés à perpétuité et subir la déportation au bagne.
Il fait alors appel mais son pourvoi en cassation est rejeté le 05/08/1875. Le 17/09/1875, il est écroué sous le numéro 2102 et envoyé au dépôt dans l’attente de l’exécution de sa peine.
Le 01/12/1875, il embarque à bord du navire La Néréide pour la Nouvelle-Calédonie, sous le matricule 7982.
Son registre matricule établi par l’administration pénitentiaire est une source précieuse d’informations. On sait ainsi qu’il est de confession catholique et on peut lire sa description physique :
- Cheveux et sourcils gris
- Front haut
- Yeux gris
- Nez pointu
- Bouche moyenne
- Menton rond
- Visage ovale
- Teint pâle
Il mesure 1 mètre 62. Il est estropié de la main droite et possède un cicatrice au bas des reins.





Monsieur Marchi, directeur du bagne de Bourail (Nouvelle-Calédonie), indique qu’avant sa condamnation, il vivait de son travail de journalier et possédait un casier vierge. Il note également qu’il est illettré et qu’il a appris le métier d’effilocheur au bagne. Ce dernier consiste à découdre de vieux chiffons pour en faire du papier.
Le 09/09/1887, sa peine à perpétuité est commuée en une peine de 20 ans.
N’ayant pas commis d’écart de conduite depuis son arrivée au bagne, le 04/10/1890, on lui concède une concession à Bourail.
Libéré le 07/07/1895, il ne rentrera pas en métropole, préférant rester sur sa concession de Bourail, où il meurt le 23 janvier 1903. Sa femme, Perrine, s’était éteinte à 47 ans, le 31/08/1884. Elle était restée en Mayenne, à Saint-Christophe-du-Luat, avec leurs enfants.



